Vous connaissez sans doute ce soupir que vous sentez naître en vous lorsqu’un membre de l’équipe vous invite à un brainstorming. Seuls ceux qui respirent la créativité sont enthousiastes à l’idée d’une bonne séance de brainstorming. Et soyons honnêtes, des gens comme ça, on n’en trouve pas à chaque coin de rue. Mais ce n’est pas parce que vous ne produisez pas des idées originales à la chaîne que vous ne pouvez jamais vous montrer créatif. Au contraire !
Chose bien commencée est à demi achevée.
Pourtant, on débute souvent le processus créatif immédiatement par une séance de brainstorming afin de trouver un concept original. Un mauvais réflexe, selon Leila Mountford, notre Creative Director chez LEWIS UK. Règle numéro 1 d’un bon brainstorming : shitty input is shitty output ! Une bonne séance de brainstorming commence par un bon briefing. Avant le début du processus de réflexion, il vaut mieux donner un briefing clair afin d’être bien au courant de ce que vous voulez réaliser avec votre campagne. Celui-ci comporte les personnes à qui vous souhaitez vous adresser, les objectifs, vos idées concernant la campagne et les messages clés que vous souhaitez transmettre.
Comment arriver à ce briefing si crucial ? Des heures de recherche et de planification stratégique y précèdent. Vous commencez par une recherche approfondie sur le groupe cible, la période, l’ambiance, etc. Les différents faits que vous constatez sont ensuite remis en question jusqu’à ce que vous obteniez une réponse qui vous fait dire : « oh wow, c’est vraiment ça, je n’y avais pas encore pensé. » Vous obtenez ainsi une vision pertinente pour votre campagne. Une vision solide forme une bonne base pour votre stratégie.
« Une vision est la réponse que vous obtenez en questionnant un fait »
C’est maintenant que peut vraiment commencer le brainstorming. Mais comment ? Dans son Ted Talk, le psychologue Adam Grant développe un point de vue intéressant sur la pensée créative : “The surprising habits of original thinkers”. Quelles sont ces surprising habits, ou habitudes surprenantes ? On peut les diviser en trois spécificités importantes :
- Adam Grant croit en la procrastination quand il s’agit de la pensée créative. Les procrastinateurs accordent plus de place à une idée dans leurs pensées, ce qui les amène à proposer davantage d’idées surprenantes. En ne fixant pas tout immédiatement, vous gardez de la place pour l’improvisation. Mais attention, trop reporter n’est pas bon non plus.
- Les meilleurs penseurs créatifs sont ceux qui échouent le plus, car ce sont ceux qui essaient le plus. Ils remettent en question leurs propres idées pour ensuite les améliorer.
- Il vous faut beaucoup de mauvaises idées pour trouver quelques bonnes idées. Pensez aux compositeurs tels que Bach, Mozart et Beethoven. Ils ont chacun composé plus de 500 morceaux, dont peut-être 50 seulement ont vraiment marché auprès du grand public. N’hésitez pas à mettre vos idées sur la table. Elles sont initialement peut-être loin d’être parfaites, mais peuvent très bien déclencher quelque chose chez le reste de votre groupe.
Leila a également donné quelques conseils pratiques pour organiser un brainstorming réussi :
- Envoyez le briefing un jour à l’avance. Cela donne aux participants l’occasion de laisser reposer les différents aspects, ce qui contribue au processus créatif. C’est ce qui ressort également du TED Talk d’Adam Grant.
- Lorsque vous menez une séance de brainstorming, faites-le avec l’enthousiasme nécessaire. Montrez des campagnes inspirantes et commencez par quelques questions d’ouverture pour faire réfléchir les participants.
- N’hésitez pas à inviter plusieurs personnes au brainstorming et même à les diviser en différents groupes. Un groupe réunit diverses idées et façons de penser. En petits groupes surgissent même plusieurs idées sur lesquelles vous pouvez vous appuyer.
Alors résumons : commencez par vos recherches et remettez en question les faits. Vous obtenez ainsi une vision qui constitue la base de votre stratégie. Vous êtes maintenant prêt à donner un briefing clair pour débuter un brainstorming créatif. Car… shitty input is shitty output. Et enfin : il vous faut beaucoup de « mauvaises » idées afin d’en garder quelques bonnes.
Joyeux brainstorming !
Merci à Leila Mountford, dont la présentation et la séance créative forment la base de ce blog.