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LEWIS

Par

Philémon Heutte

Publié le

June 28, 2022

Tags

communication, PR, Team LEWIS

Cela fait maintenant 3 ans que le français que je suis travaille en Belgique. Sur le papier, déménager à plus de 600km de sa région natale et changer de pays peut offrir de nouvelles opportunités. Le hic : comment réussir à imbriquer sa vie professionnelle dans ce nouveau quotidien sans devoir recommencer à zéro ? Voici 5 leçons que j’ai apprises dans ma transition des relations presse en France à la Belgique.


1. Toute expérience est une force

En repensant à mes près de 10 ans de carrière, j’ai l’impression d’avoir eu plusieurs vies. A un moment ou un autre, j’ai endossé la casquette de spécialiste en finance, en jeux vidéo, en technologie, en automobile, en ressources humaines, en Histoire, en beauté, en décoration, et bien d’autres secteurs. Parfois même, je n’avais initialement que très peu de notions du domaine dans lequel je devais évoluer. On improvise, on se renseigne, on apprend. Surtout, on s’adapte. Cela fait partie de l’habit d’attaché de presse.

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Un tel éventail de compétences est un avantage majeur si l’on veut rester ambivalent. Chaque nouveau savoir est comme un outil de plus dans son couteau suisse. Une telle expérience riche est d’ailleurs ce qui permet de rester flexible lorsque l’on change d’environnement. A force de répéter l’exercice, on gagne également en dextérité. Finalement, changer de territoire n’est rien d’autre que d’enfiler une casquette supplémentaire.

 2Nouveau pays, nouveau réseau

Changer de pays pour un attaché de presse signifie que son réseau devient pratiquement obsolète. Tous les journalistes que l’on contactait au quotidien, les acteurs de la profession, les clients potentiels et même les partenaires précieux… tout ce carnet d’adresse acquis au fil des années dans un pays perd son utilité de l’autre côté de la frontière. Il faut donc pratiquement tout recommencer. Cela peut représenter un désavantage par rapport à ses nouveaux confrères et consœurs.

Un élément essentiel à ne pas négliger : connaître ses médias. Vous cherchez un magazine ou un programme français ? Je vous réponds tout de suite. J’ai grandi toute ma vie en France et je me suis nourri de tous ces titres de presse depuis tout petit. Je les connais ! Par contre, je n’étais que trop peu familier avec la presse belge avant de passer outre-Quiévrain. Quels médias sont les plus importants ici ? Qui sont les journalistes de référence ? Comment s’organisent les groupes de médias principaux ? J’ai dû tout réapprendre. Honnêtement, cela a fait l’effet d‘un immense pas en arrière ; comme redevenir stagiaire. Après 7 ans d’expérience, il ne faut pas sous-estimer la frustration que cela peut engendrer. Les outils d’aujourd’hui nous donnent facilement accès à la presse internationale. On gagne toujours à jeter un œil du côté de nos voisins.

 3. Un Français à Bruxelles

Je ne suis ni Anglais ni à New-York. La chanson de Sting résonne tout de même dans mon esprit. Je suis un étranger, un étranger légal, je suis un Français à Bruxelles. Et bien que l’une des langues officielles de la Belgique soit ma langue maternelle, je suis quand même dans un autre pays. Cela implique de se confronter à des états d’esprit, une culture ou un système dont on n’a pas l’habitude. Il est important de rester ouvert à de nouvelles façons de faire.

Au niveau des relations presse notamment, les médias français ne fonctionnent évidemment pas comme en Belgique. Le paysage médiatique étant bien plus conséquent en France, il faut jouer des coudes pour arriver à convaincre les journalistes. Les attachés de presse auront aussi tendance à viser plus large pour récolter un maximum de résultats. « Prendra qui veut ! » comme on dit. La Belgique fonctionne différemment. Ici, on fait dans l’individuel plutôt que dans le général. On sélectionne précisément un ou une journaliste à contacter pour lui proposer une exclusivité. Il est important de connaître les spécificités de son territoire. Faites-moi confiance, la méthode française ne marche pas en Belgique. Je m’y suis brûlé les doigts au début.

4. (Not) lost in translation

Non seulement je suis venu vivre dans un nouveau pays, mais ce pays se trouve avoir plusieurs langues différentes. Le métier d’attaché de presse impliquant tellement d’écrits et de communication, la langue utilisée est clé. Même avec quelques notions de néerlandais, ne me demandez pas de rédiger un communiqué de presse en flamand. Cela ne marchera pas ! Mon champ d’action s’est alors légèrement réduit en déménageant de la France à la Belgique.

Heureusement, la force du plat pays est que, depuis tout ce temps, ses habitants sont entièrement habitués à jongler d’une langue à l’autre. Depuis 6 ans que je vis ici, je me suis très rarement retrouvé dans une situation où aucun de mes interlocuteurs ne parlaient ni le français ni l’anglais. Le monde du travail belge se nourrit également de cette richesse multiculturelle. Il est tout à fait normal ici de demander à un client ou un journaliste de s’entretenir avec vous dans une autre langue que la leur. Plusieurs néerlandophones qui parlent en anglais entre eux afin de ne pas écarter un francophone de la conversation est une évidence en Belgique. Parler plusieurs langues est un immense atout, on ne le répètera jamais assez.

 5. Le truc en plus

A compétence égale, un non-natif sera moins avantagé qu’une personne belge. En effet, cette dernière connaît forcément davantage le pays, la géographie, les coutumes et les médias. C’est dans son ADN. Mais que cela ne vous arrête pas. Un attaché de presse à toujours une carte imbattable à jouer : sa personnalité.

L’art des relations presse est un exercice de funambule. Il faut jouer le rôle de passe-plat entre les entreprises et la presse ; dans le même temps, il ne faut pas faire tapisserie non plus. Nous voulons que nos collaborateurs se souviennent de nous. Votre personnalité fait que les journalistes continuent à vous répondre ou non, que vos clients continuent à écouter vos conseils ou non, que vos collègues collaborent avec vous ou non. Votre expérience, votre parcours, votre savoir, votre point de vue et surtout votre style… Tout cela constitue l’attaché de presse unique que vous êtes. Il faut cultiver cette spécificité. C’est ainsi que vous pourrez réussir à vous démarquer et faire la différence. Bonus : cette leçon est valable dans tous les pays !

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