Les bases de la communication inclusive sont, espérons-le, bien acquises pour tout le monde maintenant. Il reste tout de même des éléments que l’on a tendance à oublier. Dans cet article, nous explorerons ces cinq facteurs clés auxquels certains et certaines font encore l’impasse.
1. L’inclusion comprend tout le monde et surtout n’exclut personne
La communication inclusive ne se limite pas simplement à utiliser un langage politiquement correct. Il s’agit d’écouter consciemment, de montrer sa compréhension de chacun et chacune, ainsi que de créer un espace pour que différentes voix puissent être entendues. Il s’agit d’une approche de la communication qui valorise toutes personnes, peu importe leurs origines, expérience, langue et perspectives.
En outre, cela comprend également de communiquer de façon consciente avec des personnes qui auraient des difficultés à lire, qui seraient malvoyantes ou malentendantes. Cet aspect a précisément tendance à être souvent effacé. N’oublions pas de rendre l’information accessible de différentes manières, par exemple en utilisant un langage clair, en fournissant des formats alternatifs tels que le braille ou une police large, et en fournissant des sous-titres, la langue des signes ou d’autres formes de soutien aux personnes malentendantes. De plus, n’oublions pas que la communication inclusion couvre également les images et vidéos, pas uniquement les textes.
Inclure tout le monde est la voie à suivre. Néanmoins, la communication peut aussi exclure des personnes ou pointer leurs différences. Dans ce cas, le désir de bien faire provoque l’effet inverse. Par exemple, des messages ciblés pour une communauté spécifique pour leur parler spécifiquement peuvent être considérés comme une tentative de les exclure du groupe. La clé est de traiter tout le monde sur un pied d’égalité.
2. L’inclusion est bien plus qu’une date dans votre agenda
La communication inclusive est de vigueur tout au long de l’année. Cela dépasse le simple fait d’afficher son soutien pendant le mois des fiertés ou la journée internationale de la femme, pour ne citer que ces exemples. Cela implique l’intégration transparente d’un langage, de politiques et de pratiques inclusives dans toutes les facettes de l’organisation, allant des communications internes aux stratégies de marketing externes.
En investissant constamment dans une communication inclusive sur tous les canaux et les images, les entreprises peuvent véritablement montrer leur engagement envers la diversité, l’égalité et le respect. Elles favorisent ainsi un environnement de travail amélioré et plus accueillant pour tous et toutes. Comme le dit la journaliste néerlandaise Madeleijn van den Nieuwenhuizen : « L’inclusivité implique plus que juste ajouter des emojis arc-en-ciel sur vos réseaux sociaux pendant la Pride. Cela implique également d’incorporer des relations non-hétérosexuelles dans les descriptions des positions sexuelles ou des conseils de rencontres au-delà de cette période spécifique. »
Pousser pour des journées thématiques pendant une courte période et cibler des régions spécifiques peut potentiellement mettre un coup de projecteur sur une entreprise de façon négative. En effet, cela peut être vu comme une tentative superficielle de rejoindre une tendance sans véritable engagement ou implication. Il est primordial de communiquer à ces occasions de manière pertinente et signifiante, en évitant les annonces par souci de publicité.
Un aspect à ne pas minimiser également : ces périodes de l’année sont des moments où de nombreuses organisations communiquent déjà activement du sujet concerné. Pour vraiment se démarquer, il est essentiel d’offrir des perspectives, des idées ou des initiatives uniques qui démontrent un véritable engagement envers la cause et de maintenir le mouvement tout au long de l’année. Dernier conseil : sortez des sentiers battus et faites des annonces en dehors des festivités officielles. Toute l’attention sera sur vous.
3. L’impact significatif des mots : à choisir judicieusement
Les mots ont le pouvoir de renforcer certaines croyances, stéréotypes et préjugés, même si nous n’en avons pas consciemment l’intention. Par exemple : « Hi guys » en anglais, « femme de ménage », « Madame le Ministre » et bien d’autres interjections habituelles. N’oublions pas non plus la règle du masculin qui l’emporte au pluriel, même si le groupe est composé majoritairement de femmes.
Sur un autre plan, les émojis ont longtemps véhiculé un parti pris : en recherchant « docteur », la suggestion indiquait un médecin de sexe masculin pendant longtemps. Espérons que ces fausses idées sont maintenant généralement corrigées. Néanmoins, cela montre un certain état d’esprit et des automatismes langagiers qui peuvent brouiller notre perception de la société.
Par conséquent, il est essentiel d’être conscient de l’impact des mots que l’on utilise et de la façon dont nous communiquons avec les autres. Éviter un langage désobligeant ou généralisant et utiliser des termes non-genrés, par exemple, peut contribuer à un environnement plus inclusif. Si vous avez un doute, associez un mot masculin à son pendant féminin : ajouter un « et toutes » après « tous » certes rallonge une phrase, mais fait la différence.
4. L’impact de l’humour : quand le rire peut exclure
Faire des blagues sur le lieu de travail, en public ou dans votre marketing : c’est soit un succès, soit un échec. L’humour peut être un outil puissant pour connecter avec d’autres et apporter de la légèreté aux interactions sociales. Cependant, tout le monde n’a pas la même appréhension de ce qui est drôle. Par conséquent, il est préférable d’être conscient du potentiel impact de ses blagues et de s’assurer qu’elles ne renforcent pas les stéréotypes, ne marginalisent ou ne discriminent pas.
L’humour n’excuse pas tout ! Nous connaissons le classique « c’est une blague, je ne le pense pas ». C’est une idée fausse et courante de croire que la plaisanterie nous dégage automatiquement de toute responsabilité sur nos paroles. Utiliser l’humour comme bouclier pour écarter les dommages potentiels causés par les clichés et les préjugés ne passera pas.
A titre d’exemple, Burger King a fait face à de nombreux retours négatifs à cause d’un tweet controversé. La chaîne de fast-food avait publié « La place des femmes est dans la cuisine » à l’occasion d’une campagne visant à promouvoir le recrutement de plus de femmes. Le tweet a alors suscité des critiques pour son utilisation insensible d’un stéréotype de genre, soulignant l’importance d’être attentif aux messages véhiculés dans les communications publiques.
L’humour peut toujours avoir une place dans la communication, mais il est capital de faire preuve de réflexion. Le conseil : prenez juste un petit moment pour prendre du recul, réfléchir à ce que aimeriez dire et à la manière dont cela peut être reçu.
5. Bien plus qu’une opportunité marketing : l’inclusion est fun et apporte du nouveau !
En conclusion, le chemin vers une communication inclusive peut paraître complexe mais il est nécessaire. Celle-ci concerne beaucoup d’aspects comme les textes, les images et les vidéos. Cela nécessite des choix conscients pour briser les barrières, choisir judicieusement les mots et éviter les stéréotypes et un humour dépassé.
En étant conscient des conséquences négatives possibles de certains mots et expressions, nous pouvons travailler à créer un climat de communication où chacun et chacune se sent respecté.e, entendu.e et représenté.e, quels que soient son origine, son sexe ou son identité. Il faut rester ouvert.e aux commentaires et aux critiques afin de s’améliorer continuellement.
Nous savons que cela peut représenter beaucoup de changements, pas de panique ! L’inclusion dans la communication ne signifie pas que les messages doivent devenir fades et conventionnels. Au contraire, cela nous encourage à faire preuve de créativité et à sortir des carcans tout en veillant à n’exclure personne par inadvertance.
La communication inclusive peut être une expérience joyeuse et rafraîchissante. Cela nous permet de célébrer la diversité, de nous engager avec différentes perspectives et de favoriser un sentiment d’appartenance pour tous les individus. L’adoption de pratiques inclusives crée non seulement un environnement positif pour tous et toutes, mais nous permet également de puiser dans une mine d’idées issues de voix et d’expériences diverses. Des erreurs vont certainement être commises en chemin, c’est normal. Néanmoins, le simple fait de rester sensibilisé.e au sujet et d’envisager plus de diversité dans sa communication est déjà un pas dans la bonne direction.
Vous vous demandez peut-être par où démarrer ? C’est simple : commencez par un audit complet de votre propre communication, sur tous les niveaux et les canaux. Cela vous permettra de voir où votre entreprise se situe et quels sont les points d’amélioration. Vous serez ensuite en mesure de construire sur vos acquis et de développer des solutions, comme un guide de communication interne avec des lignes directives précises concernant la diversité et l’inclusion. Vous avez besoin d’aide ? Demandez à des experts de vous accompagner dans ce processus. TEAM LEWIS peut vous aider !