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LEWIS

Par

Romain Seingier, Head of digital chez TEAM LEWIS

Publié le

novembre 18, 2022

Tags

agence marketing, métavers, Paid media, publicité

« Le métavers est le futur de l’internet mobile actuel » annonçait Mark Zuckerberg à l’occasion du rebranding de Facebook en Meta en octobre 2021. Est-ce que le futur de la publicité se trouve lui aussi dans le métavers ?


A priori on s’oriente vers un futur plutôt lointain puisque Meta a annoncé le 9 novembre un plan de licenciement de 11 000 personnes, soit 13 % de ses effectifs. Ce plan est consécutif à l’annonce des derniers résultats de l’entreprise qui annonçait un CA en baisse de 4 % au trimestre dernier par rapport à 2021, avec un résultat net divisé par deux, tandis que l’entreprise a déjà investi 21 milliards de dollars sur son métavers depuis 2 ans.

Pourtant, dans une toute nouvelle campagne de grande ampleur diffusée sur les applis maison et lancée de manière opportuniste au moment de l’annonce des derniers résultats de l’entreprise, l’ancien Facebook nous promet une révolution du quotidien avec des cas d’usages précis. Les étudiants pourront notamment découvrir la Rome antique en immersion et les agriculteurs optimiser leurs rendements avec des données en temps réel.

On note déjà que ces usages sont loin de la vision d’une adoption massive de la technologie par le grand public et qu’on s’oriente plutôt sur des usages spécifiques : B2B, éducation, … comme cela a déjà été le shift de plusieurs projets de réalités virtuelles ces dernières années : Microsoft Hololens, Lenovo Thinkreality A3.

Côté marketing, comme à l’arrivée de toutes les nouvelles technologies, on assiste à une ruée sur le sujet de peur de louper la dernière innovation. Tout le monde veut « en être » et on veut éviter de se retrouver à prendre le train en marche ou passer pour le dernier des ringards à n’avoir pas vu venir la révolution du métavers.

Le cycle d’adoption des nouvelles technologies

Pourtant, les dernières années ont vu passer leur lot de potentielles grandes révolutions. On nous promettait il y a quelques années, un exemple parmi tant d’autres, la révolution de la 3D avec tous les cinémas convertis au sujet et chaque foyer équipé de sa TV 3D à la maison, avec les constructeurs qui rivalisaient de sorties produits… a contrario, nombre de personnes évite d’aller au cinéma si le film qui les intéresse est uniquement dispo en 3D, moi par exemple. Quant aux téléviseurs… depuis 2017, plus aucun constructeur n’a lancé de nouveaux modèles incluant cette technologie.

On a aussi connu la révolution du QRCode qu’il fallait absolument mettre sur toutes les publicités car cela permettait de faire le lien entre offline et online. Il y a eu un gros manque d’adoption jusqu’à ce qu’on soit tous obligés de le considérer… avec l’arrivée de la crise de la Covi-19. Depuis, le QRCode a enfin rencontré son public et l’usage est enfin dans le quotidien des Français qui connaissent son fonctionnement et perçoivent ses bénéfices.

Alors, qu’est-ce qui a changé entre les premières utilisations confidentielles en publicité du QRCode et son adoption massive par les consommateurs ? Un contexte propice bien sûr, mais surtout un élément essentiel : l’usage.

Trop souvent, au lancement d’une technologie, on néglige l’usage qui pourrait en être fait, son accessibilité ainsi que le bénéfice concret qu’il apporte aux consommateurs alors qu’il s’agit de conditions essentielles à l’adoption de nouvelles technologies.


Alors le métavers : marchera / marchera pas ?

Le concept de métavers n’est pas nouveau si l’on reprend la chronologie des différents métavers dans les jeux vidéo, et nul ne peut douter de la capacité d’un acteur comme Meta à créer un environnement abouti et attirant pour les consommateurs. Mais de là à savoir quand, sous quelle forme, et dans quelle ampleur…même Mark Zuckerberg ne semble plus si sûr de le savoir ; car de l’aveu même de Meta les utilisateurs se font rare. Environ 200 000 utilisateurs par mois se rendent sur Horizons World, le métavers de Meta, ce qui fait très peu au regard des 3,5 milliards de visites sur les autres services du groupe.

Source: The Metaverse Timeline, Jane Chen & Ole Heine

L’adoption massive de ce nouvel environnement va donc dépendre de l’accessibilité, financière et technologique, de l’usage qu’il procure afin qu’il délivre une réelle valeur ajoutée, et du bénéfice qu’il apporte par rapport aux technologies et solutions existantes.

Utiliser le métavers dans des cas précis où les technologies actuelles ne permettent pas de répondre aux besoins, nouveaux ou pas… C’est OUI !

En revanche, et au risque de passer pour quelqu’un de réfractaire à l’innovation, un monde à la Ready Player One (un film S. Spielberg) n’est pas très enthousiasmant. Un monde où toutes mes interactions sociales se feront avec un casque de réalité virtuelle vissé sur la tête qui est, paradoxalement, totalement désocialisant car coupant toute interaction avec le monde réel.

En effet, de nombreuses personnes tentent aujourd’hui de réduire leur temps d’écran (e.g les journées mondiales sans smartphone) et je crois que notre monde a surtout besoin de maintenir les interactions sociales avec des vraies personnes, dans la vraie vie.

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