La veille média est l’une des tâches les plus évidentes de tout professionnel des médias, du journaliste à l’attaché de presse. Bien sûr, par manque de temps, cette veille média reste bien souvent superficielle : je lis un titre, le chapô, les intertitres et quelques lignes ici et là… empêchant de comprendre un sujet en profondeur. Surtout, se cantonner à une liste de titres de presse limitée est le parfait exemple d’une veille média stérile et inutile.
Opter pour la pluralité des sources pour construire la réflexion
Aujourd’hui, tout va trop vite et les informations défilent à une telle vitesse qu’il est difficile de tout suivre. Surtout les canaux d’actualités sont décuplés. Il y a quelques années, seuls certains titres de presse, stations de radio et le sacro-saint JT de 20h servaient de source pour une veille média quasiment complète. Aujourd’hui, il faut compter sur les titres phares de la presse, leurs versions en ligne, les réseaux sociaux (surtout LinkedIn et Twitter), mais aussi les très nombreuses émissions qui occupent les antennes des chaines d’informations en continu, les podcasts voire de nouveaux supports médias qui mixent le format pure player et chaines d’informations pour espérer tout saisir et tout comprendre.
Les émissions d’access prime time en sont un parfait exemple, mais laquelle choisir entre Face à l’info sur CNEWS, L’info du vrai sur Canal + ou encore C à Vous sur France 5 ? Peut-être que d’en regarder une aujourd’hui et une autre le lendemain pour changer d’horizon est une option à explorer. Idem pour les matinales radios et télé. On pourrait en citer plusieurs mais osciller entre celles de France Info, Europe 1 et Radio Classique permet d’écouter un traitement de l’information différent qui va ouvrir l’esprit, éveiller notre attention et aider à mieux connaître les différents formats du traitement journalistique.
S’intéresser sans se forcer à tout suivre au risque de ne plus rien comprendre
À ce titre, la veille média peut donc apparaître beaucoup plus riche, et en même temps vite se transformer en usine à gaz tant les sources et les sujets s’amoncellent à l’infini. Il n’est donc pas question de lire et d’écouter absolument tout, mais de faire une sélection hétéroclite qui titillera l’esprit plutôt que de le fatiguer trop rapidement.
On se rendra vite à l’évidence qu’une veille média a besoin d’être constamment enrichie, revue et diversifiée. Elle n’a pas non plus besoin d’être active à chaque moment de la journée. Nous passons le plus clair de notre temps devant nos écrans, à lire et chercher à saisir certaines subtilités sur des sujets qui sont, de prime abord, peu reluisants. Parfois, lire un livre peut éveiller l’esprit sur des réalités actuelles, regarder une série ou scroller son fil d’actualités Instagram peut nous emmener vers des sujets qui nous raccrocherons à l’actualité. La veille média ce n’est pas simplement de mimer un robot qui n’a pas la capacité d’analyse et de recul, mais d’enrichir sa pensée par tous les moyens pour la mettre à contribution dans notre travail.
Échanger pour confronter les idées et enrichir son point de vue
Discuter autour de la machine à café : alors oui, c’est quelque chose qui n’est pas possible pour tout le monde en ce moment, mais qui reste enrichissant et encourage à créer du lien. Les affinités entre collègues, les discussions à l’heure du déjeuner, ou même avec son primeur, sa boulangère ou ses voisins peuvent être propices au débat et nous confronter à des sujets et des points de vue qui vont nous inciter à effectuer nos propres recherches. Et pourquoi pas raccrocher avec l’activité de l’un de nos clients ? A titre d’exemple, en allant acheter un casque audio chez Boulanger, j’ai pu échanger longuement avec le vendeur qui m’expliquait les difficultés que son enseigne rencontrait dans la livraison de certains produits, à cause des restrictions liés à la pandémie. Nous avons rapidement abordé les problématiques des chaines d’approvisionnement, confronter nos idées sur la thématique de la réindustrialisation et de la consommation dans son ensemble. L’étape d’après : quelques recherches sur internet, lectures d’articles pour avoir de la ressource et pouvoir proposer un sujet à un client qui répondait à une problématique actuelle et un angle peu exploité.
Comme quoi, la veille média n’a pas de limites !
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