Relations presse : comment être un porte-parole d’entreprise en or ?
Cependant, se retrouver en face d’un journaliste peut s’avérer stressant et avant d’incarner un rôle, nous sommes tous des êtres humains avec des appréhensions, des manières différentes de réagir dans diverses situations et des tics de langage. Je le vois régulièrement pendant les formations média training que j’anime. Voici quelques conseils pour devenir un bon porte-parole.
Adapter son discours
Si certains sont à l’aise pour prendre la parole en public, ils oublient parfois que répondre aux questions d’un journaliste est un exercice différent. En effet, il s’agit de transmettre ses messages tout en répondant aux questions du journaliste. Et ce dernier ne vit pas votre métier au quotidien comme vous ou vos partenaires. Le jargon et les anglicismes font donc partie des tics de langage à bannir ou du moins à expliciter lorsqu’ils se présentent spontanément dans la conversation.
Car une interview c’est bien une conversation entre deux voire trois personnes. La différence avec un échange « normal », c’est que le journaliste lui va digérer les informations que vous lui avez transmises, il va potentiellement les vérifier ou les compléter en s’entretenant avec d’autres personnes qui travaillent dans votre secteur d’activité et il va en publier un compte rendu dans son média. Le journaliste est un filtre qui va traiter les informations selon son propre prisme. Il vous faut donc savoir à qui vous avez à faire et fournir les efforts nécessaires pour répondre au mieux aux questions posées et être compris comme VOUS le souhaitez.
Répondre aux questions avec ses messages
Lors des formations des porte-paroles d’entreprise, les seules fois où j’ai vu un apprenant perdre ses moyens, c’était parce qu’il ne savait pas s’il avait le droit ou non de répondre à la question, ou s’il pouvait partager telle ou telle information. Une interview se prépare tout comme un rendez-vous commercial ou un entretien d’embauche, car les enjeux peuvent être de taille.
Un porte-parole qui n’a pas été préparé va certes répondre aux questions du journaliste avec sincérité, mais cela peut porter à conséquence : imaginez qu’il communique des informations à usage interne exclusivement ou qu’il mentionne des clients qui ont explicitement interdit à l’entreprise d’utiliser leur référence. Une bonne pratique consiste à identifier en amont les références clients qu’on va mentionner dans l’année / le semestre et à en informer tous les porte-paroles. De même, répondre aux questions des journalistes c’est bien – c’est même indispensable – mais si on peut placer ses messages dans les réponses, c’est mieux ! Dans l’article que va rédiger le journaliste, quelles sont les deux informations que vous aimeriez voir reprises ?
Proposez d’autres sujets : l’ouverture
Une interview c’est un échange gagnant-gagnant et vous pouvez tous les deux être doublement gagnant si vous lui suggérez son prochain sujet. A la fin d’une interview par téléphone, les journalistes posent souvent (pas toujours) la question « Avons-nous abordé toutes les questions ? Avons-nous oublié quelque chose ? » C’est non seulement une opportunité de récapituler la conversation en mettant l’accent sur les messages que vous souhaitiez mettre en avant, mais c’est aussi une chance de lui proposer un autre sujet qui vous touche et sur lequel vous avez une opinion, une expérience. Qui sait ? Le journaliste prendra peut-être en considération votre suggestion et devinez vers qui il se tournera au moment de chercher des réponses à ses questions ?
