Le week-end dernier, une nouvelle application sociale relativement inconnue s’est hissée au sommet de l’Apple App Store. Son nom ? Vero – True Social. Elle existe depuis près de trois ans, compte près d’un million d’utilisateurs, mais 500 000 d’entre eux l’ont rejoint ces derniers jours ! Cela a suscité plusieurs problèmes sur leur plate-forme mais je ne suis pas ici pour en discuter. Ce qui m’amène ici est d’analyser en quoi Vero pourrait devenir un vrai challenger des BIG FIVE – Facebook, YouTube, Instagram, Twitter et Reddit.
Le manifeste de Vero
Vero est le dernier réseau d’une série apparue ces dernières années, comme Ello ou Google Plus. Jusqu’ici, toutes ces initiatives ayant tenté d’offrir une alternative à Facebook, Instagram ou Twitter, ont plus ou moins échoué.
La raison du récent pic de popularité de Vero est probablement liée à son positionnement vis à vis de la publicité et de l’exploitation des données. Vero existe depuis 2015 et son positionnement est clair depuis le début : Véro ne vendra pas de données utilisateur ni ne poussera de publicité. Vero déclare vouloir que vous puissiez partager ce que vous voulez partager avec qui vous voulez le partager. Pas d’annonces, pas d’algorithme qui décide de ce que vous devriez voir en premier et – surtout – pas de data mining. Voilà le manifeste de Vero.
On dirait que la soudaine popularité de Vero est une réaction aux récents débats qui ont suivi les derniers changements d’algorithmes de Facebook et d’autres réseaux sociaux.
Les grands réseaux sociaux ne veulent plus s’amuser
Les grands réseaux sociaux se copient tous les uns les autres. Nous voyons la manière qu’à Snapchat de publier des vidéos temporaires copiées par Instagram et Facebook, mais surtout la façon qu’ont des réseaux comme Facebook, Instagram, Twitter et LinkedIn de chercher à gérer votre flux.
La plainte la plus commune concernant tous ces changements ? Les réseaux sociaux ne veulent plus s’amuser. Personnellement, j’ai eu ce sentiment avec Instagram. Au départ, j’aimais mon flux : des photos cool de gens comme moi. C’était un soulagement par rapport à Facebook ou LinkedIn qui poussaient trop de choses, dont des suggestions d’amis et de relations.
Mais, suite à l’acquisition d’Instagram par Facebook, le réseau visuel a mis des messages de pleins d’inconnus directement dans mon flux. L’argument donné est qu’Instagram fait des « recommandations » basées sur mon flux et mes connexions. Ensuite, il y a eu l’introduction d’un flux non construit chronologiquement mais basé sur la « pertinence », c’est-à-dire une autre façon d’introduire un modèle publicitaire.
Les utilisateurs, les investisseurs et les annonceurs intensifient leurs critiques des réseaux
Les réseaux sociaux se sont copiés par volonté de devenir le plus gros. Faire de l’argent a primé sur l’expérience utilisateur. Du coup, des activistes appellent aujourd’hui les consommateurs à diminuer le pouvoir des géants de la technologie en y passant moins de temps.
Selon l’analyse de Pivotal Research effectuée par Business Insider, le temps passé par les internautes sur Facebook a diminué de 4% d’une année sur l’autre (mesuré en novembre 2017). Cela coïncide avec le déclin du trafic de référence.
Les grands annonceurs questionnent aussi l’ambition des réseaux sociaux de tout monétiser sans assez réguler. Unilever, le plus gros investisseur publicitaire au monde, menace de retirer ses publicités des réseaux sociaux s’ils ne changent pas d’attitude et de comportement sur des sujets tels que le racisme, la haine et le manque de protection des enfants.
Cette récente « mise en examen » des gros réseaux sociaux a certainement contribué à renforcer la popularité soudaine de Vero, mais surtout, elle démontre un changement en cours dans le monde du digital et des réseaux sociaux. A suivre…